- Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr Boudon : 1er mars :
CHAPITRE IV
Pratiques de dévotion pour tous les ans, les mois, les semaines et les jours
(...) Il aura une charité spéciale pour les âmes des trépassés, gagnant les indulgences à leur intention, et faisant tout ce qu'il pourra par le sacrifice de la messe, par la communion, jeûnes, austérités, aumônes, prières par lui et par tous ceux à qui il pourra inspirer le même soin, afin que ces âmes, étant délivrées de leurs peines, aillent dans le ciel bénir, louer et aimer celle qui en est laimable princesse ; se souvenant que c'est toujours à elle, comme il a été expliqué, de faire l'application de nos bonnes oeuvres à qui il lui plait.
Tous les matins, il se souviendra qu'il n'est plus à lui, mais à la très sacrée Vierge, ainsi, que tout ce qu'il a à faire est de la servir avec fidélité, faisant toutes ses actions purement pour Dieu, et renonçant à tout autre dessein, et tout autre vue, et faisant une sérieuse réflexion que c'est une vérité de foi : qu'il n'y a que cette unique chose nécessaire, servir et être à Dieu.
Les moyens qui y conduisent sont à la vérité bien différents : les voies des religieux ne sont pas semblables à celles des séculiers, c'est pourquoi les personnes qui sont dans le siècle n'y doivent pas vivre comme celles qui sont dans les cloitres ; mais toutes, sans réserve, et le savant aussi bien que l'ignorant, le pauvre comme le riche, le roi comme le paysan, l'homme marié comme le religieux tous doivent aller à Dieu, et tous n'ont qu'une seule chose à faire, qui est de le servir.
Il faut ici remarquer les artifices du démon, qui tâche de mettre dans la plupart des esprits que de certaines choses sont nécessaires pour aller à Dieu, qui cependant sont incompatibles à leur état, pour ensuite décourager les personnes, et leur faire voir la dévotion comme une chose impossible, à moins que d'être renfermé dans un monastère.
Ainsi, il fera que quelques-uns mettront la dévotion dans les jeûnes et austérités, qui n'auront pas la force de les pratiquer ; d'autres, dans la retraite, qui sont obligés à la conversation.
Ces gens ne prenant pas garde que le service de Dieu ne consiste pas précisément dans de certaines choses, quoique bonnes, mais dans l'assujettissement à la volonté le Dieu, qui conduit à lui, les uns par une voie, les autres par une autre ; tellement que le prince ne doit pas se servir des moyens qui sont propres aux religieux, ni les religieux ne doivent pas prendre ceux qui sont pour les princes ; mais tous doivent tendre à une seule fin, et celui qui est marié doit avoir Dieu pour but dans son ménage, dans ses affaires, dans ses travaux, dans ses occupations, et n'y rechercher que sa gloire, aussi bien que le religieux dans tous les exercices réguliers.